Courir après les ombres de Sigolène Vinson

Sigolène Vinson
Plon, 2015
199 pages

sumé de l'éditeur
Du détroit de Bab-el-Mandeb au golfe d'Aden, Paul Deville négocie les ressources africaines pour le compte d'une multinationale chinoise. De port en port, les ravages de la mondialisation lui sautent au visage et au coeur la beauté du monde dont il ne peut empêcher la destruction.
Les merveilles qui ne s'achètent pas ne risquent-elles pas de disparaître dans un système ou toute valeur se chiffre ?
Paul se met alors à chasser un autre trésor : les « écrits jamais écrits » d'Arthur Rimbaud – il veut le croire, le marchand d'armes n'a pas tué le poète. Inlassablement, il cherche.
Trouvera-t-il plus que le soleil aveuglant, la culpabilité d'être et la fièvre ?




Mon avis
Roman au style envoûtant. Une fois les premières phrases lues, j’ai eu du mal à m’en décroché. Le style est admirable. Le sujet est original.
L’auteur suit Paul, un jeune français qui a pris en grippe la France et son développement économique. Il a donc décidé de travailler pour les chinois. Il est chargé de négocier les ressources naturelles non exploitées des pays africains au profit de la Chine. En ce moment, il travaille à l’acquisition des droits d’exploitation d’un lac djiboutien dans lequel les chinois pourraient récolter le sel duquel ils pourraient extraire du lithium pur, métal rare.
Paul est aussi un doux rêveur. Il veut retrouver les derniers poèmes d’Arthur Rimbaud. Pour se faire, il explore l’épave d’un bateau avec l’aide de Harg, un habitant des environs. Ce bateau aurait appartenu au dernier amant d’Arthur Rimbaud. Mirage ou réalité ?

Sur son chemin, Paul croise de nombreuses personnes qui garderont toutes un souvenir très précis de lui.
Harg, jeune homme des environs qui l’aide à retrouver son « trésor ».
Mariam, jeune somalienne, qui pêche la crevette et qui rêve de Paul comme amant.
Louise la française qui repart à Dunkerque après avoir passé plusieurs années en Asie.
Cush, qui fuit son pays par bateau pour tenter de trouver une vie meilleure.
Chang, ce chinois qui travaille avec Paul en vue de « voler » les richesses de l’Afrique.

Entre tous ces personnages, les bateaux vont et viennent : les bateaux de pêcheurs locaux, les bateaux de pirates somaliens, les bateaux des industriels chinois…
Toutes ses personnes se croisent et se recroisent au rythme des vagues et au rythme des mots de l’auteur qui nous emporte loin.

Commentaires